En ce début d'année, j'ai été particulièrement impressionné par ce discours prononcé par François Hollande la veille du salon de l'agriculture:
« En France, nous aimons les animaux. Et les premiers qui les aiment ce sont les éleveurs qui les soignent. Un agriculteur qui maltraiterait son cheptel détruirait son propre patrimoine. A juste raison beaucoup d'efforts ont été réalisés pour le bien-être animal sans qu'il soit nécessaire de le traduire par une loi. Dans le code rural notamment, l'animal est déjà considéré comme un être sensible. Pourquoi ajouter d'autres considérations ? »
Bien entendu il est conscient de l'absurdité de ces paroles, les associations de protection animale se plaignent suffisamment pour qu'il soit au courant de ce qui se passe dans les élevages. D'ailleurs en période électorale il désirait changer le statut de l'animal. Non ce discours n'est pas de la stupidité, c'est de la propagande... Voici dans le lien suivant une fenêtre sur la réalité, des horreurs vues et relatées par une étudiante qui à dû suivre des études d'éleveur, horreurs qui la hanteront toute sa vie. A lire jusqu'au bout: link. On est bien loin des images bucoliques de l'amour est dans le pré. Ci-après un texte de Michel Tarrier imprononçable par un président de la république, elles illustrent en effet la vérité sur l'élevage:
"Si tous les hommes sont spécistes en considérant comme esclaves, machines ou objets les autres animaux (l'homme est aussi un animal…), le fermier qui lutte âprement pour tirer sa pitance de l'exploitation des animaux a fait du spécisme une règle de vie quotidienne et de tous les instants. L'agriculteur-éleveur subsiste en tirant du lait des pis de la vache ou de la chèvre, en « engraissant » – le plus vite possible, voire artificiellement et dans les conditions les plus rentables qui soient – vaches, moutons, cochons, volailles, voire chevaux ainsi considérés comme viande sur pattes ; en faisant tirer ou porter des charges par les espèces les plus résistantes, sous le joug et sous les coups ; en utilisant un chien dressé sous la menace pour garder la propriété ou le troupeau… Subsister ainsi pourrait porter à l'empathie, à la reconnaissance des animaux serviles et rendus coopératifs, mais il n'en n'est rien. Je me souviens que le même agriculteur qui m'avait déclaré qu'il ne mangeait pas ses pommes traitées et qui « investissait » aussi dans le mouton-produit, n'épargnait pas ces derniers de coups de pieds vindicatifs, agrémentés des décharges d'un aiguillon électrique, quand il s'agissait de les entasser dans la bétaillère pour les envoyer à l'abattoir. Une vie dure, sans complaisance, incite souvent à reporter sa haine sur le plus faible, sur celui sans défense. Théoriquement, le rôle d'incompris et une vie difficile pourrait inciter à partager sa douleur avec d'autres incompris aux vies peu enviables. Il n'en n'est rien, sauf dans la morale théoriques ou dans les Écritures : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse » est un précepte étique rarement appliqué. L'humain est vengeur, rancunier, sournois, mal intentionné. L'inclinaison humaine au toujours plus, les lois du marché et de ses quotas, une rude concurrence, la pression des fournisseurs et des créanciers font qu'il faut extirper le rapport maximum des espèces exploitées, font aussi que peut naître à leur encontre une hargne, un acharnement, une violence qui confère au bouc-émissaire le rôle expiatoire. Infériorisé, esclavagé, ostracisé, l'animal doit endosser à titre individuel une responsabilité collective. Dit prosaïquement, le paysan dominateur sans mérite passe ses nerfs sur un être irresponsable, innocent, dont les plaintes sont niées et qui ne peut rendre la pareille. C'est le « bouc à Azazel » portant sur lui tous les péchés d'Israël dans la tradition rabbinique, c'est le bouc envoyé par les bergers d'Amérique du Sud pour attirer sur lui les piranhas tandis que le reste du troupeau passe sans dommage à un gué voisin. D'hier à aujourd'hui, cet animal de la ferme comme objet d'une frustration ou d'une haine née d'un échec, c'est la cruauté ordinaire définie par la socio-psychanalyse."
Ci-dessous une petite gallerie des horreurs réalisées avec des images collectées sur facebook, liste d'horreur qui est malheureusement loin d'être exhaustive... De haut en bas et de gauche à droite, la première photo représente un objet empêchant le veau de têter sa mère. Sur la deuxième photo, c'est dans ces petits abris que les veaux vont passer leur courte vie loin de leur mère traumatisée qui les appelle en vain (la vache possédant un fort instinct maternel), dans le noir et ne pouvant bouger ils seront volontairement anémiés pour faire de la viande blanche. Cela permettra aussi de récupérer le lait de la vache qui aurait dû être destiné à son petit, en effet depuis des générations on nous fait croire que l'homme est le seul animal au monde devant ingurgiter du lait toute sa vie pour être en bonne santé et cela même si la science a démontré que c'est faux, pour ceux qui l'ignore de nombreux aliments contiennent du calcium de plus une activitée physique régulière est un moyen sûr d'accroitre sa densité osseuse. Troisième photo: nécessaire pour que la vache n'ait pas de cornes, opération causant les douleurs abominables décrites dans le témoignage ci-dessus. Quatrième photo, cette abomination est la vache à hublot, comme son nom l'indique c'est une vache à qui on a greffé un hublot permettant des prélèvements dans son estomac comme le fait ce petit garçon encouragé par l'éleveur sur la photo, l'INRA utilise ce procédé pour étudier cet animal. Sur les deux dernières photos voici l'espace de vie des porcs et des lapins. C'est drôle lorsque je voie les images d'élevage intensif de porcs comme celle ci-dessous ou celle en début d'article, je ne puis m'empêcher de me remémorer ce slogan d'Herta: "le goût des choses simples"...
Pour finir, je salue respectueusement toute ces personnes qui sont venus manifester pour les animaux à ce salon de l'agriculture qui s'il ne se limitait qu'à l'élevage pourrait se renommer salon de la torture.